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Message  la baleine Lun 8 Juin - 17:11

Je re-publie aujourd'hui cette nouvelle qui n'a jamais été présentée au concours.

Je l'avais fait paraître plus tard sur le site psychologies.com en section J'analyse mes rêves dans un fil intitulé "Les filles électriques".

Ce texte était accompagné d'un retour sur l'histoire de sa genèse.


Dernière édition par la baleine le Lun 8 Juin - 23:37, édité 1 fois
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Message  la baleine Lun 8 Juin - 17:17

séphire
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Posté le 17-07-2010 à 09:31:15 

Ce qui suit est une analyse de deux textes relevant de "l'imaginaire" d'un auteur
le mot "analyse" signifiant ici: exhumation de l'histoire du texte et de l'auteur par lui-même...
 
Le premier texte parle de (...)
Quant à l'autre je ne sais; elle est mon idéal car j'aurais voulu la rencontrer.
 
Mais,
faut-il le regretter,
ma peur ma tenu d'elle à distance; 
et ce qui me reste est un texte
parlant d'une beauté insaisissable
 
- une apparition.

(...)

Message édité par séphire le 17-07-2010 à 09:32:48

---------------
Là est la division, et pas ailleurs; et celle-là, elle vous regarde, si je puis dire.


Dernière édition par la baleine le Dim 27 Mar - 8:28, édité 3 fois
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Message  la baleine Lun 8 Juin - 17:22

séphire
Sauveteurs passez votre chemin
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Posté le 18-07-2010 à 12:34:17  




séphire a écrit :

Une apparition
 
 
Pendant toute mon adolescence – donc,  une éternité –,  j’ai éprouvé une aversion profonde pour les versions grecques. Dès la cinquième latin-grec, dès ma première confrontation avec l’alphabet des Hellènes, j’ai renâclé. Jusqu’à la rhétorique, tous mes mois d’août furent assombris par un  examen de passage en grec, que je réussissais de justesse, à coups – et, pour mes parents, à coûts - de leçons particulières.
 
Gnôthi seauton. Connais-toi toi-même. N’aurais-je pas dû appliquer la devise de Socrate ?  Et, reconnaissant que mon cas était désespéré, passer à une autre filière d’études : les « latin-math » ou même les « modernes ». Si je m’accrochais à l’étude du grec, c’était par fidélité à mes meilleurs copains, qui tous avaient choisi cette filière – passage obligé, en ce temps-là, pour accéder à certaines études supérieures, comme le droit.      
 
Les verbes en mi, les temps primitifs et l’aoriste gnomique  continuent de hanter mes nuits. Il m’arrive encore de faire ce cauchemar. J’ai seize ans. Je me trouve dans la grande étude du soir. Les élèves ont été placés un par banc, pour éviter toute tricherie. Des hommes en noir font la ronde entre les rangées. Ils ont l’œil aux aguets, ainsi que des gardes du corps présidentiels. L’un d’eux dépose sur chaque pupitre un exemplaire du texte grec à traduire. Cette fois encore, c’est le trou noir. L’angoisse devant la feuille blanche. Le sentiment de solitude.  
 
J’ai la gorge nouée. La tête me tourne. Car, comme chaque fois, ces lignes me restent indéchiffrables. Impénétrables. Je serai à jamais un analphabète du grec. J’ignore même quel est le thème – si j’ose dire – de cette version. S’agit-il d’un nouvel épisode barbant de l’Anabase ou du langage abscons de Platon ? Le type devant moi semble avoir déjà tout pigé. Eurêka !  Il s’est mis à écrire, à toute allure. Il transpose dans notre langue maternelle ce texte qui pour moi reste une énigme absolue. Autour de moi, tout le monde écrit. Tous les esprits semblent touchés par la grâce. Sauf le mien. Mais voilà que je m’extirpe de l’abominable situation où j’étais enlisé.  
 
Je me redresse sur mon lit. Ouf !  Ce n’était qu’un mauvais rêve. Je respire. J’ai soixante ans. Le grec n’est plus mon problème, depuis bien longtemps.
Quoique. Cet âge éternel – je parle de l’adolescence – où j’entre depuis toujours en même temps que je pénètre maintenant dans le soir de ma vie ne m’a jamais dispensé d’une étude ingrate… La récurrence de ce rêve cauchemar ne me parlerait-elle pas de cela, tentant lentement mais sûrement – pour autant que je sache être à l’écoute et agir – de me faire déboucher du sommeil vers l’éveil ? Et si mon soulagement était une illusion, et si, tant que je ne l’avais pas déchiffrée, la version grecque non traduite détenait le secret de ma vie ?
 
Je me risque à une interprétation. Le grand enfant studieux et dépassé qui n’a pas encore totalement recouvert sa sensibilité par rationalisation, mise à distance de ses ressentis, ni perdu sa foi en un avenir négociable, c’est moi ; tous ces personnages séparés par des bancs d’école de la vie, c’est encore moi ; et peut être vous, Hélène, curieusement absente de cet univers d’hommes impitoyables – et ceci explique-t-il cela ? Ensemble et séparément, nous constituons des lambeaux d’unicité perdue que nous tentons de rapprocher sans confondre, de distinguer sans séparer, ce que nous ne comprenons pas, ce dont le texte nous parle et dont en même temps il nous détourne ? Je veux dire, en résumé, qu’entre le langage flatteur ou séducteur qui nous materne – vous savez, la confiture qui nous coule entre les doigts – et d’autre part Elle qui est belle comme un ange mais inaccessible, la connaissance du vrai amour nous hante. Nous l’idéalisons tant que, de ne pas la reconnaître et la négocier sur la terre avec d’autres, nous reste notre désespoir et notre haine, et notre rébellion, et notre soumission passive et infantile à toutes les figures d’autorité. Notre solitude est totale.
 
Notre solitude nous invite-t-elle à entreprendre de solides études de la sollicitude ? Est-ce parce qu’une gentillesse n’est pas encore née – cette tendresse pour notre fragilité – que mes préoccupations de potache subsistent, Hélène que j’ai gommée de mes rêves et en même temps qui est toujours là ? Est-ce pour cela qu’elle m’envahi toujours, cette peur panique de l’échec, de l’humiliation qui est comme l’arbre qui cache la forêt ? Je ne te vois pas mais je sais que, comme mère, amante et amoureuse sincère, tu es penchée sur moi qui me penche maintenant sur cette feuille.
 
 
 
 
C’est comme si je le savais, c’est comme si je le sentais que les grandes vacances étaient presque là, palpables par l’embaumement du lieu où m’emmenaient mes parents, mais aussi où, hélas, je devais préparer mon examen de passage. Mais le connaissaient-ils eux-mêmes, le grand passage ? Je vois des arbres et une nature luxuriante et en même temps je ne les vois pas. Je me suis habitué à eux, je m’en suis détourné comme de mes parents et de tout par des mots qui disent seulement le goût de la Materne mais ne la goûtent plus – trop compromettant. Est-ce pour ne pas être trop collé à elle, englué par elle ? Les hommes pensent-ils toujours pour échapper au plus grand amour ? Après l’homo faber, le règne suivant sera-t-il de savoir s’élever avec l’esprit jusqu’à la cime des arbres en délaissant les corps trop lourds ?
 
Rien, page blanche, c’est la meilleure traduction possible que je puisse remettre à l’homme du président. Car je viens de comprendre de quoi parle l’antique oubliée et de cela je veux seulement rendre compte pour vivre – un battement d’ailes invisibles, un silence habité, ma présence qui soudain se lève indifférente à ces règles du Je faite par des hommes. Touché par la grâce je me redresse de mon banc et m’avance en réalisant. Ouf, ce n’était qu’un rêve ! L’homme noir saisi ma feuille blanche avec surprise et plus encore de deviner le sourire qui s’esquisse sur mon âme retrouvée de vieil adolescent.
 



Elle était rousse, Hélène, et dès ma confrontation avec sa beauté j’ai commencé de reculer. Le bellâtre qu’elle accompagnait a fait son numéro de piste et j’ai aimé son regard un peu impressionné. J’ai vu aussi le plaisir enfantin, aveugle et égoïste de cet homme qui savait danser et tentait de l’impressionner et je me suis assis près d’elle – pas trop près car elle m’impressionnait également. Une chaise nous séparait.
 
- Vous savez dansez ?
 
- Non, je viens pour voir ceux qui dansent. C’est très beau, des hommes qui dansent.
 
- Que faites-vous dans la vie ?
 
- Oh, rien de palpitant. Je suis présidente du bureau des contributions - un poste que m’a légué mon père. Dans ma famille, la transmission se fait de père en fille et par amour, non par mérite ni par compétence qui, de toute façon, ne s’apprend pas dans les écoles mais sur le terrain. Et vous, vous êtes inscrit dans un concours pour hommes ? Où en est la mixité dans les écoles de danse de salon ?
 
- Oh, je viens et je vais. Il y a trop de figures à intégrer alors j’arrête et je refais tout le temps la première année. Je viens de rater un examen de passage...
 
- Je comprends, moi aussi je suis nulle en danse…
 
Une femme qui n’a rien à prouver. Comme les grands arbres en fleurs elle apparaît et cela suffit. Il semble qu’elle ait toujours été là, discrète, et que cela suffit à embaumer l’atmosphère. Je n’ai pas bien compris. Elle dit ne pas savoir danser pour apprendre, pour voir un bellâtre ou pour voir des hommes qui dansent avec des hommes ? Mes parents me l’ont assez reproché, de m’avoir payé de hautes études alors que j’échouais de ne m’être pas reconnu. Elle me rappelle au passage mes contributions impayées mais je crois qu’elle vient pour une autre enquête. Comme le voisin de mon rêve sait traduire l’énigme à toute allure, le bellâtre sait danser, en remettre une couche de sensualité. Profitant de son absence, je m’immisce encore, j’interroge plus avant ma voisine qui m’examine.
 
C’est alors que m’arrive une vision. L’école maternelle, cette grande femme dont j’étais tombé amoureux – j’avais 7 ans. On n’est pas sérieux quand on n’a que sept ans mais moi, à cet âge là j’avais déjà vécu des siècles. J’aimais bien quand elle me regardait, la prof de la maternelle. Entreprenant, j’étais prêt à tout pour lui plaire, je levais le doigt pour qu’elle m’aime et elle n’avait qu’à lever le petit doigt pour que je m’exécute sur le champ. Elle était belle et sous son regard mon petit arbre grandissait, poussait ses bonnes feuilles vers le haut. Un jour d’automne, brutalement, un homme l’a remplacé et mes bons résultats ont chuté, je n’ai plus jamais dessiné des feuilles de platane.  
 
Pourquoi me suis-je senti soudain comme un intrus face à cet homme qui revenait de sa piste de démonstration de sensualité ? Il avait pourtant toujours sa place entre nous – une chaise qu’il avait délaissé. Et après tout, ne m’avait-elle pas regardé d'un bleu intense comme une enfant étonnée, intéressée ? J’ai cru que puisque je n’avais pas réussi mon droit ni payé mes contributions à son organisme je ne pouvais pas la regarder plus longtemps droit dans les yeux. Et d’ailleurs elle était chasse gardée, c’était inconvenant d’insister. Je l’ai donc abandonné à son garde du corps et m’en suis retourné à ma piste de compétence.  
 
Pendant que je dessinais à mon tour des volutes avec un autre homme, du coin de l’œil, je les surveillais. J’ai envié le même regard bleu qu’elle lui portait, buvant ses paroles avec une légère distance. Il semblait lui parler beaucoup sans jamais l’interroger, essayait de la tartiner, j’imagine, de son baratin. Je ne croyais pas un seul instant à son histoire, cette fille était trop intelligente pour faire un métier pareil. En plus d’être belle elle devait être une anthropologue ou une sociologue – quelque chose du côté des sciences humaines. J’enviais leur intimité croissante en pensant qu’il ne la méritait pas. Je m’imaginais que, par delà la façade rigide et les mots qu’il prononçait, chacun savait ce qui allait suivre, chacun anticipait un scénario banal. Peut être sa beauté l’avait lassée des rencontres éphémères, d’hommes qui savent la rhétorique de l’amour ? Peut être était-elle en recherche de l’âme sœur et, lâchement, conventionnellement je m’étais enfui, moi qui ne réalisais pas encore à sa juste mesure l’intensité de mon attrait ?    
 
Quand elle a dit Je suis nulle en danse, ça m’a rappelé cette collection de livres. Après la présentation didactique enfin accessible sur les philosophes grecs ils n’ont toujours pas sorti « L’Amour pour les nuls ». Ils ne s’y sont pas risqués. Pourquoi, nous les hommes, sommes-nous si peu confiants en nous, Hélène ? Pourquoi, à l’inverse de vous nous définissons nous presque toujours par nos compétences en ramenant notre fraise ? Pourquoi suis-je si loin de toi dans les bras de cet homme, alors qu’intrigué, attiré, je voudrais te parler ? Cet homme brillant qui ne voit que lui n’a rien à te donner, ça crève les yeux. Sinon pour une bonne feuille d’anthropologue, bien entendu. Mais ça me désolerait, vraiment, que tu nous traites de cette manière.  
 
Le candidat est seul à crever sur sa version qu’il traduit à toute allure – mal, bien entendu. Il ne doute de rien, croit qu’il va décrocher son prix de consolation par un saut par-dessus les platanes. Il traque le mystère de la vie dans des textes et ne pense pas tirer parti de cet aveu touchant, de cette fine humilité : "je ne sais pas danser". L’ange de la connaissance s’est-il incarné sur terre pour n’être pas touché par notre grâce car nous n’avons pas su le reconnaître alors qu’il passait près de nous ? En étant mieux inspiré pour sa traduction, mon double aurait pu t’écouter, aurait dû délaisser sa cadence infernale. Il t’aurait soufflé à l’oreille « Un deux, un deux toi » et nous aurions dansé une version lente de la latino cubaine ; plus de chaise entre nous, plus de baratin entre ton vrai toi et mon vrai moi ; j’aurais su ne pas te quitter des yeux et en retour tu m’aurais soufflé à l’oreille le mystère de ta beauté ; j’aurais enfin compris pourquoi elle m’émeut toujours, j’aurais retrouvé l’amour pur que j’avais connu, mon amour platonique pour ma belle institutrice.
 
 
 
 
Mais je reste là à rêvasser, assis dans mon lit, et maintenant il faut que je me lève. J’ai la gorge nouée, la tête me tourne. Au retour de la danse j’ai mangé n’importe quoi, distraitement, essayant d’enfouir ma tristesse en me plongeant dans un livre. Oh, Hélène, comme tu me manques, si tu savais comme je regrette de n’avoir pas résolu plus tôt l’énigme de ce rêve. Aujourd’hui, je comprends que je suis devenu un homme bêtement intelligent qui ne sait plus vivre ni tout seul ni avec une autre, qui ne voit pas l’évidence – une femme brillante et intelligente aussi seule et aussi impressionnée que moi, et désireuse de danser la vie avec grâce. Hier soir – toute ma vie ? – j’ai encore fait potache en choisissant malgré moi le conformisme, le confort, la petite vie pépère. Sans prendre aucun risque je me suis soumis à la loi des hommes qui calculent, des hommes qui prennent ou laissent les femmes à leur convenance et toujours pour de mauvaises raisons.  
 
Qui a dit que même pour un seul soir elles ne peuvent appartenir qu’à un seul homme qui s’est élu gardien de leur corps – un homme noir issu de la troupe des joyeux drilles de notre société moderne, des compagnons de la chanson qui disent que l’amour c’est comme de la confiture qui passe au travers des trous de la tartine et macule leur doigts ?


Message édité par séphire le 19-07-2010 à 08:37:50


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Message  la baleine Lun 8 Juin - 17:25

séphire
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Posté le 18-07-2010 à 13:01:20  

Extraits de mon deuxième journal: lundi 15 février 2010

Citation :

...Le soir la salsa; et sans mesurer l'impact, je "flambe" sur une femme. Belle et intelligente, apparemment. Elle semblait accompagnée d'un bellâtre...


Citation :

Je l'ai salué de loin, ai moi-même mis la distance.
 
Tout cela n'était "pas grave", je veux dire que je n'en avais pas pris conscience


Citation :

J'avais dégagé cette belle perspective , j'étais sorti, prenant en compte mon besoin social, j'ai lâché la pression pour la qualité de la nourriture: pitta chez le turc
 
Je mange au salon sur le livre de René Girard et s'ensuivent 2, puis 3 ruptures de téco... Entre la seconde et la troisième rupture, je suis resté pétrifié dans le noir - "ils" recommencent, n'entendent pas, ne respectent pas la limite que j'ai mis. J'étais tenté de ne pas redescendre et de refaire la crise précédente.



Citation :

...la vision de mon autel cassé m'est revenue, je suis resté calme. J'ai attendu, cependant, avant de redescendre, sans savoir ce que j'allais faire, où ça allait basculer. Suis redescendu et remonté de très mauvaise humeur (FURIEUX).


Citation :

J'avais ramené des infos pour peut être participer au concours de nouvelles. J'ignore quand ça a commencé - vendredi soir, la nuit, samedi ? -; Je sais que la version la plus récente enregistrée date de samedi après midi.  
 
J'ai d'abord écrit vite avec l'impression d'un résultat rapide et satisfaisant - emballant même. Jusqu'à remarquer des ponctuations sur un passage de la donnée de départ - gardien du corps - où j'ai réalisé que je n'avais pas compris de quel corps il était question: pas le texte de Platon, mais du professeur rigide.
 
Ca n'allait plus, toute ma belle construction s'écroulait.
 
C'est dans cette foulée d'écriture que - appelons-la Christelle - est revenue; je me suis étonné de me découvrir soudain en larmes sur les mots: "Si tu savais comme tu me manques, comme je regrette..."
 
J'ai compris que les trois técos voulaient pointer cela;...

(avec un autre point que je complète plus loin)
 

Citation :

... et que dans ce contexte de "refoulement de mon émotion", la lecture de Girard me renvoyait vers la tête, le mental, le Dieu pensé, aspiré;  
 
et une mauvaise nourriture était absorbée inconsciemment - bien des évocations des circonstances ayant suivi ma naissance.
 
 
Je comprend aussi que ces trois técos ramènent en une journée 2 thématiques essentielles à l'origine de la création de mon premier site de rêves et de ce que j'ai nommé "l'amour et l'argent".


Message édité par séphire le 18-07-2010 à 13:04:24


Dernière édition par la baleine le Lun 8 Juin - 22:59, édité 4 fois
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Message  la baleine Lun 8 Juin - 17:34

séphire
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Posté le 18-07-2010 à 13:13:41 

Citation :

Déprime, désespoir même, mon travail se révélait "raté" et me révélait la racine affective comme une plaie vive. C'est là (page 262) que j'ai noté brièvement "Désespoir et sexe". J'ai revu clairement mon scénario dramatique: je ne m'estime pas digne de la plus belle alors je me "rabat" sur l'autre - la femme terre / la fermière; ou encore la bourgeoise esseulée / la mère abusive et perverse - en vivant l'expérience comme une dévalorisation majeure, un rabaissement de mon aspiration la plus pure, la plus éthérée - platonicienne ? - dans le ruisseau.
 
J'entend la dernière ponctuation comme un acquiescement à cette interprétation: le besoin n'est pas néfaste pour toi, c'est l'interprétation, le jugement projeté sur elles - des femmes "grosses", "vieilles" et "laides" - et le plaisir psychologique que tu retires alors de cette sorte de viol, d'humiliation, de profanation qui rebondit sur toi et te fait du mal.
 

Citation :


"C'est du jugement dont vous serez jugés"

Message édité par séphire le 18-07-2010 à 13:18:33


séphire
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Posté le 18-07-2010 à 13:30:59 

Citation :

Au retour de la salsa, je renonçais donc au solfège chez Françoise - "Grandiosité" et peur d'un échec retentissant - et je me souviens aussi d'avoir pensé: "De toute façon, je ne pourrai jamais désirer sexuellement une aussi belle femme".
 
Retour donc amont, volte face de 180° sur les plans professionnel et amoureux. Et c'est là que sont intervenus les 3 técos.
 
 
 
Le nuit, me viennent ces paroles: "Le plus vite possible oublier cette mauvaise version et reprendre ta plus belle inspiration"
 
Ce passage est issu de "Le corps, le maître et le texte" proposé en lecture à Françoise. J'entend que, comme le corps, l'âme peut être impressionnée par "de mauvais mouvements qui déforment le texte"... du Compositeur - Dieu -; ou par un "mauvais texte" - les attachements aux suggestions néfastes.

Message édité par séphire le 18-07-2010 à 14:05:01


séphire
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Posté le 18-07-2010 à 13:40:58

Citation :

En dépit de ces suggestions pour me recentrer sur ces projets, le besoin de "dire" et de m'insérer dans une structure existante était le plus fort - le concours de nouvelles.
 
Je me suis acharné, et 20 fois j'ai cru que c'était arrivé, et 20 fois j'ai été déçu.
 
Le dimanche, j'allais chercher le rêglement et découvrais que ma première version était non seulement basée sur une mauvaise compréhension du texte, mais trop longue. J'ai sabré dans cette version n'importe comment, dans l'urgence, réécris, réécris; jusqu'à ce soir appel à Noël et ma capitulation.
 
 
 
Ma tristesse avec Christelle est revenue - je ne connaîs même pas son vrai nom -; larmes, chagrin d'enfant.
 
Elles sont revenues parce que les sons, encore, ont ponctué sur la suggestion en pensée que, peut être, j'étais trop sévère en jugeant mon travail; que pour juger mon écriture il faudrait que je reprenne la version la plus ancienne - ce que j'ai fait.

Message édité par séphire le 18-07-2010 à 14:05:57


séphire
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Posté le 18-07-2010 à 13:55:07  


Mardi 16 février 2010
 

Citation :


Le thème imposé pour le concours de nouvelles: "Passage"; et j'écrivais page 258 "Passage", ainsi qu'au dos de la couverture de ce carnet avant de le savoir.
 
J'ai relu - dirais-je MA nouvelle en l'adoptant et non en la rejetant en bloc comme hier soir ? - en tentant de me mettre l'évidence sous les yeux: d'une part ma volonté / tentative d'unité de matériaux symboliques; d'autre part l'unité thématique et le dévoilement d'une histoire. Il me semble, finalement, que ces trois critères sont pris en considération; bien que je n'étais pas content de LA MANIÈRE dont je parlais, traquant et rejetant le philosophe, le spéculateur en chambre surélevée.
 
 
 
J'ai vécu ce matin, me relisant, une curieuse expérience. Je me croyais en psychothérapie face à Christine, contactant ma plus grande tristesse. Les mots "le mystère de ta beauté" génèrent chez moi la plus grande résonance - encore maintenant. Une cataracte, un ruisseau de larmes qui me viennent de je ne sais où.
 
Plusieurs ponctuations que j'ai laissé cette fois dans le texte et qui m'ont conduit presque jusqu'au silence, tant j'y devinais des transpositions possibles et un approfondissement des thèmes dans ma relation avec ce que j'appele "l'ange".
 
S'il existe, j'avais l'impression qu'il me faisait toucher du doigt la pertinence d'endroits de la nouvelle, ramenant le thème de l'amour du beau tel que je l'avais stigmatisé sur supramentale, me mettant là-bas dans le rôle du "bellâtre" ou des "joyeux drilles". Plus exactement, de l'entre deux de ces extrémités, en provocateur du refus de la sensualité; et surtout du refus de l'émotion et du processus pervers d'orgueil et de recouvrement du coeur.

Message édité par séphire le 18-07-2010 à 14:07:10
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