3.1 Les Monstres intérieurs

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La sexualité n'est en rien un produit de consommation qui s'ajoute à une panoplie de "biens et de services" et le fantasme non plus ne se consomme en parfaite bonne conscience et innocuité.

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C'est-à-dire ?

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Il nourrit le monstre qui n'a pas besoin de notre intervention directe pour manifester son empreinte mortifère.

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"Les Monstres" est ton titre...

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Au sens que nos pensées même apparemment anodines, de peu d'effet car limitées à notre sphère imaginative - imaginaire étant peut-être un mot inadéquat - maintiennent en vie / nourrissent Le.

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Comment te sens-tu, à ce moment de notre réflexion ?

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Assurément, le travail qui précède rassemble en moi sphère du ressenti - tristesse qui est remontée, bien entendu -, sphère de la pensée - où est-ce que je me situe dans la subtile et réelle emprise des médias courantes ciblant "grand public" concernant cette fonctionnalité essentielle relative à la définition des valeurs -, et sphère de l'éthique. Donc je dirais: je me sens plus unifié.

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Éthique ?

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Oui, voilà un mot qu'il y a peu j'aurais presque crains de prononcer.

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Pourquoi ?

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Parce-que, rapproché du mot "morale" - dont il offre un abord plus philosophique que comportementaliste -, il m'aurait effrayé.

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Effrayé ?

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J'ai totalement zappé mon adolescence, après les autres âges... Ce qui m'a emprisonné, littéralement, dans une posture de pseudo-rebellion portant sur un mauvais objet, ciblant un mauvais opposant. Je parlais de "subtile emprise", l'une d'elle joue sur un conformisme qui se voit comme de la "liberté", de l "indépendance", de l' "originalité". Si cette complaisance met la psyché en porte-à-faux avec son besoin de cohérence interne, cette dernière se banalise à son détriment. L'adolescence est particulièrement concernée par ce risque: ne jamais trouver sa boussole intérieure par besoin d'appartenance à un groupe.